superbe change à tout instant. Les deux murailles qui l’enferment s’élèvent parfois à près de deux mille mètres ; et le soleil ne peut pénétrer au fond de ce puits que juste au moment où il passe au-dessus.
A l’entrée, de l’autre côté, on arrive au village de Kerrata. Les habitants depuis huit jours regardaient la fumée noire de l’incendie sortir du sombre défilé comme d’une gigantesque cheminée.
Le gouvernement de l’Algérie a prétendu après coup que ce désastre, qu’il aurait pu facilement empêcher avec un peu de prévoyance et d’énergie, ne venait pas des Kabyles. On a dit aussi que les forêts brûlées ne contenaient pas plus de cinquante mille hectares.
Voici d’abord une dépêche du sous-préfet de Philippeville.
J’ai été informé de Jemmapes par maire et administrateur que toutes les concessions forestières sont anéanties et que le jeu a ravagé tous les douars de la commune mixte, les villages de Gastu, Aïn-Cberchar, le Djendel ont été menacés.
A Philippeville, tous les massifs boisés ont brûlé.
Stora, Saint-Antoine, Valée, Damrémont, ont failli devenir la proie des flammes.
A El-Arrouch, peu de dégâts en dehors de cinq cents hectares