autre ville du littoral. Certains militaires prétendent qu’une insurrection suivrait cette mesure. Ils ont leurs raisons… connues. D’autres officiers, vivant dans l’intérieur, affirment au contraire que ce serait l’apaisement.
Ce n’est pas tout. Il faudrait remplacer ces hommes par des fonctionnaires civils, vivant constamment dans les tribus et exerçant sur les caïds une autorité directe. De cette façon, la civilisation, peu à peu, pourrait pénétrer dans ces contrées, une fois ce grand obstacle écarté.
Mais les réformes utiles sont longues à venir, en Algérie comme en France.
J’ai eu, en traversant la Kabylie, une preuve de la complète impuissance de notre action même dans les tribus qui vivent au milieu des Européens.
J’allais vers la mer, en suivant la longue vallée qui conduit de Beni-Mansour à Bougie. Devant nous, au loin, un nuage épais et singulier fermait l’horizon. Sur nos têtes le ciel était de ce bleu laiteux, qu’il prend l’été, dans ces chaudes contrées ; mais, là-bas, une nuée brune à reflets jaunes, qui ne semblait être ni un orage, ni un brouillard, ni une de ces épaisses tempêtes de sable qui passent avec la