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et aux digues, dont l’entretien est assuré par chaque citoyen. Dès qu’une digue est menacée, tout le monde doit s’y porter.

Et ces gens-là, par leur travail constant, leur industrie et leur sagesse, ont fait, de la partie la plus sauvage et la plus désolée du Sahara, un pays vivant, planté, cultivé, où sept villes prospères s’étalent au soleil. Aussi le Mozabite est-il jaloux de sa patrie, il en défend autant que possible l’entrée aux Européens. Dans certaines Villes, comme Beni-Isguem, nul étranger n’a le droit de coucher même une seule nuit.

La police est faite par tout le monde. Personne ne refuserait de prêter main-forte en cas de besoin. Il n’y a en ce pays ni pauvres ni mendiants. Les nécessiteux sont nourris par leur fraction.

Presque tout le monde sait lire et écrire.

On voit partout des écoles, des établissements communaux considérables. Et beaucoup de Mozabites, après avoir passé quelque temps dans nos villes, reviennent chez eux, sachant le français, l’italien et l’espagnol.

La brochure du commandant Coyne contient sur ce curieux petit peuple un nombre infini de surprenants détails.