de terre délayée, fait songer à des constructions d’animaux quelconques, à des habitations de castors, à des travaux informes construits sans outils, avec les moyens que la nature a laissés aux créatures d’ordre inférieur.
De place en place un palmier magnifique s’épanouit à vingt pieds du sol. Puis tout à coup on entre dans une forêt dont les allées sont enfermées entre deux hauts murs d’argile. A droite, à gauche, un peuple de dattiers ouvre ses larges parasols au-dessus des jardins, abritant de son ombre épaisse et fraîche la foule délicate des arbres fruitiers. Sous la protection de ces palmes géantes que le vent agite comme de larges éventails, poussent les vignes, les abricotiers, les figuiers, les grenadiers et les légumes inestimables.
L’eau de la rivière, gardée en de large réservoirs, est distribuée aux propriétés, comme le gaz en nos pays. Une administration sévère fait le compte de chaque habitant, qui, au moyen de rigoles, dispose de la source pendant une ou deux heures par semaine selon l’étendue de son domaine.