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II


Zola est, en littérature, un révolutionnaire, c’est-à-dire un ennemi féroce de ce qui vient d’exister.

Quiconque a l’intelligence vive, un ardent désir de nouveau, quiconque possède enfin les qualités actives de l’esprit est forcément un révolutionnaire, par lassitude de choses qu’il connaît trop.

Élevés dans le romantisme, imprégnés des chefs-d’œuvre de cette école, tout secoués d’élans lyriques, nous traversons d’abord la période d’enthousiasme qui est la période d’initiation. Mais quelque belle qu’elle soit, une forme devient fatalement monotone, surtout pour les gens qui ne s’occupent que de littérature, qui en font du matin au soir, qui en vivent. Alors un étrange besoin de changement naît en nous ; les plus grandes merveilles même, que nous admirions passionnément,