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notes de clairon, violent, tapageur, entre dans l’oreille, l’emplit de sa brusque et sonore gaieté. Zola ! quel appel au public ! quel cri d’éveil ! et quelle fortune pour un écrivain de talent de naître ainsi doté par l’état civil.

Et jamais nom est-il mieux tombé sur un homme ? Il semble un défi de combat, une menace d’attaque, un chant de victoire. Or, qui donc, parmi les écrivains d’aujourd’hui, a combattu plus furieusement pour ses idées ? qui donc a attaqué plus brutalement ce qu’il croyait injuste et faux ? qui donc a triomphé plus bruyamment de l’indifférence d’abord, puis de la résistance hésitante du grand public ?

La lutte fut longue pourtant, avant d’arriver à la renommée ; et, comme beaucoup de ses aînés, le jeune écrivain eut de bien durs moments.

Né à Paris, le 2 avril 1840, Émile Zola passa à Aix son enfance et ne revint à Paris qu’en février 1858. Il y termina ses études, échoua au baccalauréat, et commença alors la terrible lutte avec la vie. Elle fut acharnée cette lutte ; et pendant deux ans le futur auteur des Rougon-Macquart vécut au jour le jour, mangeant à l’occasion, errant à la recherche