Page:Maupassant, Des vers, 1908.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée


VI

C’était l’Être absolu, créé selon les lois
Primitives, le type éternel de la race
Qui dans le cours des temps reparaît quelquefois,
Dont la splendeur est reine ici-bas, et terrasse
Tous les vouloirs humains, et dont l’Art saint est né.
Ainsi que l’Homme aima Cléopâtre et Phryné
On l’aimait ; et son cœur répandait, comme une onde,
Sa tendresse abondante et sereine sur tous.
Elle ne détestait qu’un être par le monde :
C’était un vieux berger perfide à qui les loups
Obéissaient.
Jadis une Bohémienne
Le jeta tout petit dans le fond d’un fossé.
Un pâtre du pays qui l’avait ramassé
L’éleva, puis mourut, lui laissant une haine
Pour quiconque était riche ou paraissait heureux,
Et, disait-on, beaucoup de secrets ténébre