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ne pourrait que nous créer difficultés, qu’elle serait impolitique et maladroite.

Ce que nous désirons, ce que nous considérons comme nécessaire, indispensable, urgent, c’est, nous tenons à le préciser, un protectorat avoué, régulier, incontesté et sanctionné par un traité. Ce protectorat, de l’aveu unanime de tous les hommes compétents et impartiaux, s’impose actuellement comme une nécessité et rien ne s’oppose à ce qu’il devienne promptement une réalité. Nous avons trop de confiance dans les lumières de M. Barthélemy Saint-Hilaire pour supposer un seul instant que l’évidence de la situation échappe à sa perspicacité.

Et c’est ici le lieu et le moment de réduire à leurs véritables proportions certains faits que la rumeur publique nous semble avoir singulièrement dénaturés dans ces derniers temps. Le sujet est délicat et nous ne l’aborderons qu’avec toute la réserve qu’il comporte. Mais il convient, ce nous semble, de dissiper les équivoques et de remettre toutes choses en place.

On a mené grand bruit de l’attitude de l’Italie dans la question tunisienne et de ses prétendues visées ambitieuses de ce côté. A la suite de certaines séances orageuses du Parlement italien, où les affaires de Tunis avaient servi de prétexte aux attaques violentes de l’opposition et de diversion habile au ministère, l’opinion publique en France, toujours disposée à exagérer les événements lorsque les circonstances la font sortir de son apathie habituelle, s’est émue outre mesure d’une série