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tendance que nous avons signalée plus haut chez nos hommes d’Etat, la France a constamment cherché, et elle, y est parvenue déjà dans une large mesure, à accroître son ingérence dans les affaires de Tunis.

C’est ainsi que nous avons obtenu, sans qu’il soit possible actuellement de nous le contester, le monopole exclusif des postes et des télégraphes. En outre, la construction du port de Tunis a été concédée à une Compagnie française, qui n’attend que la décision des Chambres sur la garantie d’intérêts qu’elle demande pour commencer les travaux. Enfin, c’est la société marseillaise qui est devenue propriétaire de la concession de M. de Sancy et c’est la même Société qui a acheté les vastes domaines du général Khérédine.

A l’égard des chemins de fer, la situation n’est point identique, mais le monopole n’en existe pas moins, bien qu’il ait ici le caractère d’un simple, privilège. Par une convention spéciale passée avec le Bey, aucun chemin de fer ne peut, à l’avenir, être construit dans la Régence sans que l’entreprise n’en ait été offerte préalablement à une Compagnie française ; et, à conditions égales, celle-ci doit avoir la préférence.

Cet engagement équivaut en fait à l’exclusion en matière de chemins de fer, de toute autre nation que la France. Elle paralyse notamment, de la façon la plus absolue, la Compagnie italienne qui a construit la petite ligne de Tunis à la Goulette et ne lui laisse aucun espoir de la prolonger au-delà des limites actuelles. Il est même peu probable