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La question de Tunis


La diplomatie française a été souvent calomniée. L’esprit de dénigrement à outrance qui caractérise notre époque s’est complu, dans maintes circonstances, à dénaturer ses actes et on l’a accusée de manquer de perspicacité alors qu’un objectif invariable et précis lui faisait seul défaut.

Il est certain, toutefois, que nos hommes d’Etat ont depuis longtemps un goût prononcé et malheureusement peu justifié pour ce qu’on peut appeler la politique de sentiment. Dans ces trente dernières années, surtout, même les plus éminents d’entre eux ont donné dans ce travers, et, à de rares exceptions près, ils se sont montrés plus préoccupés, dans les affaires internationales, de nous ne savons quel idéal diplomatique que de la solution pratique des questions où nos intérêts se trouvaient directement engagés.