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garanties indispensables à la sécurité de notre frontière algérienne.

En vérité, c’est pousser un peu loin la pussillanimité et l’ignorance. Tout le monde sait qu’au Congrès de Berlin la régence de Tunis nous a été offerte catégoriquement et il n’est pas un homme politique qui ignore qu’à l’heure actuelle, l’Allemagne, qui n’a aucun intérêt contraire aux nôtres dans la question, assisterait avec indifférence, si ce n’est avec plaisir, à l’établissement de notre protectorat en Tunisie.

Certains esprits superficiels ont même reproché à M. Waddington d’avoir décliné, au nom de la France l’occupation et la possession de Tunis lorsqu’elle lui a été offerte. Nous pensons, nous, que ce fut un acte de haute sagesse, et nous croyons savoir qu’il est dû, non à M. Waddington, mais à l’influence et aux conseils de M. Gambetta. Nous sommes, d’ailleurs, autorisé à penser que sans revenir sur la décision prise à la suite du Congrès de Berlin, le Président de la Chambre des députés, après certaines hésitations inspirées surtout par le désir de multiplier les ménagements vis-à-vis de l’Italie, a compris la nécessité de recommander et, au besoin, d’imposer, en Tunisie, une solution claire, décisive et pratique destinée à clore et à prévenir des difficultés sans cesse renaissantes.

Si, en effet, la prise de possession de Tunis eût été une faute, le protectorat, nous ne cesserons de le répéter, est une nécessité. Pour couper court à toutes les intrigues et à tous les malentendus, à tous les troubles et à tous les désordres qui ont