On peut voir encore ces chevalières épaisses au chaton formé d’une grosse pépite, ces pendentifs formés de bouts d’or que seule a travaillés, au gré de sa fantaisie, Dame Nature.
Ici, le mineur se résoud rarement à vendre les pépites, c’est presque un signe de faillite et cependant, n’est-ce pas tout de même la faillite que ce rude travail si mal payé par une terre ingrate qui fut riche autrefois et qui, aujourd’hui, épuisée d’être trop travaillée par des générations de mineurs avides, livre comme à regret les dernières parcelles du métal précieux et trouve tout de même encore assez de fous pour se laisser tenter de la fouiller, de tripoter de la pelle et de la pioche des centaines et des centaines de mètres cubes de terre… alors que le même travail, fourni pour la culture, enrichirait à coup sûr l’homme libéré de la hantise.
C’est le métis Paolino qui, en 1854, découvrant une pépite d’or provoqua la ruée.
En 1855, le territoire de l’Inini et en particulier les abords de la Haute Mana étaient envahis par des hordes d’hommes venus du Brésil, des Antilles anglaises, de tout le Littoral guyanais soudain déserté… En 1856, première exportation : huit kilogs. En 1860 : quatre-vingt-dix kilogs. En 1864 : deux cent cinq kilogs. En 1874 : mille quatre cent trente-deux kilogs. En 1884 : mille neuf cent vingt-cinq kilogs. À l’apogée, en 1894 : quatre mille huit cent trente-cinq kilogs, avec une moyenne de deux mille six cents kilogs d’or brut non déclaré.
Depuis cette date, l’exportation de l’or n’a fait que décroitre et aujourd’hui elle est absolument insignifiante. Ceci tient à plusieurs raisons. Tout d’abord, l’or se vend plus cher au Surinam tout proche et les mineurs le