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de ces repas gargantuesques soignés, et, d’imaginer des plats, des menus… résultat : on a l’eau à la bouche et on trouve le temps long.

Lundi 26 Décembre.

Faim, fatigue, marécages, mouches. Trouvé rivière que je suppose être un affluent du Tamouri. Je tue un serpent lové dans un creux d’arbre mort et le fais rôtir. Ce n’est pas mauvais, après tout…

Mardi 27 Décembre.

Lassitude extrême — chaussures de tennis crevées — épines plein les pieds, tendon cheville droite foulé, extrêmement douloureux, je boîte — plus ni faim ni soif, je suis vidé — trouve un grand camp Cottin, une dizaine de carbets et de queues de hocco. — Nombreuses boîtes de conserves rouillées. — Bouteilles de vin cachetées un peu partout (vides), papiers de chocolat… ah ! les veinards.

Deux pistes, une franc sud — autre S.E. — Prends celle-ci car je suppose que l’autre conduit au grand Tamouri. Malgré la fatigue, je suis tellement énervé que je recharge le sac et fonce, décidant de marcher jusqu’à la nuit tombée. Miraculeusement, Dieu me donne des forces : collines, marécages, arbres tombés, j’avance, je cours comme jamais depuis le départ. À la nuit, halte auprès d’un criquot.

J’ai bien marché, je suis content. Je tire un hocco, le blesse et malgré Boby, ne peux le retrouver. Désolé mais fataliste, je tends le hamac. Un bruit de feuilles remuées, une avance lente et précautionneuse, je regar-