courageux ; surtout, oh ! mon Dieu, garder mon sang froid en toute occasion et veiller au moral.
En compagnie du gendarme Boureau et de deux Bonis nous quittons à 8 h. le poste de Maripasoula en canot à moteur. Le Maroni, très large, est superbe ; quelques rapides passés facilement et voici Entouca, village de mineurs, puis à 13 h. 30, le poste Ouaqui situé à la confluence de l’Itany et de l’Ouaqui. Le douanier Zéphir embarque avec nous à destination de Grigel. L’après-midi est étouffante ; enfin, à 16 h., nous atteignons Bostos, puis le Degrad’Roche, où nous passons la nuit chez un créole. Pluie, cafard. Les gens, comme d’habitude, s’étonnent :
« Quel courage ! ».
Et le douanier, sentencieux :
« J’ai l’impression de vous conduire à l’échafaud…, ça me fait de la peine. »
« — Merci, Zéphir, et que le doux vent, dont tu portes le nom m’accompagne à bon port. »
Le gendarme Boureau est un homme très sympathique, mais après ce que m’a dit Zéphir, son nom me donne froid dans le dos.
J’ai hâte d’être seul ; les heures passent vite — je n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit.
Départ au petit jour — navigation sans histoire ; à 12 h., nous arrivons à Grigel, ancien village de mineurs jadis florissant, aujourd’hui déserté — Deux habitants créoles martiniquais et une femme bosch… Nous sommes reçus par les Martiniquais. Je demande un