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Ce soir un peu d’appréhension des lendemains.

Seize mille francs de dettes pour quelques vivres indispensables. Ça va mal. Ah ! ces soucis d’argent !

Demain, départ avec gendarme Bourreau pour Ouaqui. Il va dresser Je constat de départ.

Les journées ici ont été pénibles dans l’attente du télégramme.

Seul avec le mineur paralytique à côté, je fais ma tambouille comme je peux. Je la fais mal. Je suis écœuré. J’ai maigri, je me sens fatigué, déprimé. L’argent, l’argent… toujours cela qui entrave mes élans. Cette période a été plus dure que tout ce qui pourra m’arriver maintenant.

J’expédie le courrier ; les reportages que j’ai du mal à achever… demain ?

Jeudi 10 Novembre.

Il a plu toute la nuit. J’ai songé à Paris, à l’asphalte gluante, au métro, à l’odeur du journal de la dernière édition, à la vie, à mes parents… Cafard.

Pas dormi de la nuit. J’ai terminé mes reportages pour S. et V. Ouf ! Ça été dur.

À l’aube, j’ai commencé à ranger mes bagages… C’est le départ pour l’Ouaqui. Enfin !… Et pourtant, que d’ennuis encore car il y a la pirogue à trouver, à acheter et… à payer. Vingt-cinq francs en poche !… Ris donc Paillasse, ris donc de tes malheurs…

Tout est prêt, sauf le motoriste qui, en voyage chez sa belle, a oublié de rejoindre son poste à l’heure prévue. Contre-temps qui m’indiffère… question d’habitude ! Ni angoisse, ni joie réelle à ce départ… un peu