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diens, avant-garde du groupe qui va arriver incessamment, le camp prend une allure sympa. Les mineurs sont au chantier et ne rentreront certainement que le soir. Les porteurs préparent leur repas, les Indiens chantent, couchés dans le hamac auprès du boucan sur lequel grille le cochon.

Il est presque nuit lorsque, fatigués, crottés, Hurault, les six Indiens, et les deux Créoles font leur apparition.

— Le chemin est dur, me dit Jean Hurault, mais la piste est mieux coupée.

Nous soupons ensemble, discutant de nos projets ; jusque fort tard dans la nuit. Cette réunion sympathique me découvre un Hurault plus proche, plus homme que fonctionnaire. Il a son caractère, j’ai le mien… Ces Tumuc Humac nous séparent.

La pluie tambourine toute la nuit sur la bâche tendue au-dessus de mon hamac.

Dimanche 23 Octobre.

Café avec Hurault, dernier adieu. Il sera à Paris dans deux mois, j’y serai dans huit… si la Providence me le permet !

— Nous nous reverrons là-bas.

— Soyez raisonnable… abandonnez !

Les orpailleurs viennent d’arriver, étonnés de voir un tel rassemblement en ces lieux.

Nous filons à bonne allure avec mes porteurs.

Comme les Indiens, je me suis taillé un solide bâton qui m’aide à gravir la série de montagnes raides que nous égrenons, heure après heure, péniblement.

Malgré le bâton, le poids du sac m’entraîne dans un marécage avec la branche pourrie qui me servait de