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hommes mariés des célibataires. Le chef a une ceinture de fibre autour de la taille, les autres sont absolument nus. La pointe des flèches, plus courtes que celles des autres Indiens et d’un travail mieux fini, est armée d’épines « ourico » ou de bambous, taillée en forme de poignard et parfois envenimée.

Les Chavantes répugnent à s’asseoir par terre et préparent toujours une litière avant de s’installer à leur aise, ils ne boivent pas non plus directement à la rivière, tremblant de voir se refléter leur image, ils boivent l’eau dans leurs mains fermées en coupe et en détournant la tête. Ils sont parfois suivis de chiens marron tachés de blanc. Antonio, remis de ses émotions et son appétit calmé, assure avoir un jour entrevu un homme blanc abondamment barbu en compagnie des Chavantes qui semblaient l’entourer d’un respect craintif.

En fait, des légendes courent un peu partout propageant le bruit de la présence d’un grand chef blanc chez les Indiens. Evidemment, on ne peut affirmer ni contredire puisque jusqu’à présent, aucune expédition n’est revenue vivante du territoire Chavante. Cependant, le Service de Protection aux Indiens, sans encourager ces bruits, ne les dément pas et certains inspecteurs même assurent la possibilité de cette existence, avançant même le nom du prétendu chef des Chavantes qui ne serait autre que Fawcett, ou son fils ou Rimmel. Peut-être, un jour, le voile se déchirera-t-il, apportant au monde cette sensationnelle nouvelle, peut-être nous-mêmes serons à même de la confirmer ou la démentir catégoriquement… l’avenir nous le dira. Mais il faudrait que Meirelles daigne organiser cette