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feu et à la pierre, formant pique à une extrémité et mas sue de l’autre, lourde d’au moins trois kilogrammes.

Il ressort du récit d’Antonio que les Chavantes se font agressifs et rôdent dans les environs, la nouvelle va être rapidement colportée et hâtera peut-être l’arrivée de Meirelles. Les hommes du village emmènent le blessé chez un guérisseur, mais sans grand espoir de le sauver. Antonio se jette sur la nourriture qu’on lui apporte et la conversation générale roule sur les Chavantes. Bien souvent, au cours de leurs voyages le long des rivières ou dans les pampas, ces hommes ont aperçu de loin ou de près des groupes d’Indiens Chavantes et maintenant ils racontent leurs souvenirs, certainement enjolivés de manière à les rendre dramatiques, mais tous s’accordent pour rapporter des Chavantes les particularités suivantes : hauteur très au-dessus de la moyenne des autres Indiens, certains disent un mètre quatre-vingts, d’autres plus, d’autres moins, mais la taille semble vraiment élevée. Forte stature aussi, musculature puissante, tête haute et large, yeux obliques, nez très fin légèrement busqué, grande bouche avec des lèvres fines, bonnes dents, petites mains, les pieds courts et larges, les cheveux curieusement coiffés et taillés en frange tout autour de la tête en dessous des oreilles qui sont percées dans le lobe d’une bille de bois appelée « tacara ». Une spatule de bois est aussi incrustée dans les lèvres de manière à élargir encore davantage la bouche et à la rendre hideuse. Épiderme bronzé, presque vermeil, peu de tatouages. Quelques-uns ont le membre viril dans une sorte de bourse verte, les autres ont les testicules séparés par une incieion profonde qui distingue peut-être les