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Sa voix est étranglée par l’émotion de sa découverte. Penchés un peu plus sur nos selles, nous regardons sans un mot.

Sur le sol, une caisse de bois pourri, déchiquetée, avec des lettres d’imprimerie illisibles.

Un cheval, ou plutôt son squelette, le crâne fracassé, les vertèbres éparses et brisées.

Encore des caisses, des vestiges de campement gisant un peu partout.

Un crâne humain.

Deux…

Nous venons de découvrir les restes de l’expédition Pimentel Barbosa, massacrée en 1941, et dont on ignorait jusqu’alors le sort malheureux.

Huit hommes massacrés.

Nous descendons de cheval. Nous avançons lentement, découvrant à chaque pas quelque chose rappelant les expéditionnaires malchanceux.

Une boîte de conserve rouillée et crevée d’une lance à la pointe de corne. Un prospectus déchiré, vantant la qualité des munitions X… Des lambeaux d’étoffe. Un morceau de journal absolument déchiqueté, un bout de bois taillé au couteau, puis, un peu plus loin, ce qui fut le camp de Pimentel Barbosa.

Une sorte de maquis éclairci cernant une clairière taillée au sabre, avec un ruisselet bordé d’une végétation luxuriante. Une cabane écroulée et noircie. Une circonférence de terre battue sur laquelle traînent des morceaux de cuir rongés et les accus d’un poste de radio portatif.