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— Vamos, frances…

Et nos rameurs ploient sur les avirons qui coupent l’eau avec des tournoiements laiteux… Les berges du Rio défilent, des oiseaux nous doublent avec de drôles de croassements. Notre route est longue encore…

Meirelles a fait aménager une barque de six mètres de long sur un mètre cinquante de large, recouverte d’une claie de bambous tapissée de feuilles de palmier et d’une bâche qui pend sur les côtés et forme une sorte de « roof » aéré, mais sans fraîcheur, qui nous permettra de supporter les rayons d’un soleil qui transforme le Rio das Mortes en un torrent d’eau chaude.

Les rameurs chantent une mélopée lancinante. Les yeux fermés, adossé au bordage, je rêve. Le cri strident d’un arara trouble seul le calme de l’après-midi, la rivière s’étire indéfiniment, indéfiniment, jusqu’à lasser de contempler ses berges.

Dieu, qu’il fait chaud !…