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Je voudrais faire quelque chose, un rien qui permette de croire. au miracle et redonner l’espoir. Cette mort a vraiment quelque chose de trop absurde, d’inconcevable.

Les mots qui consolent eux-mêmes me sont refusés. Que ne suis-je un dieu pour faire ce miracle !

Bébé indien se meurt. Notre pharmacie est pauvre, nos connaissances limitées à celles laborieusement apprises dans le petit manuel du « parfait secouriste ». Piteux représentants de notre civilisation toute-puissante qui ne peuvent rien, que regarder et attendre.

Le soleil lentement décline. La case des fêtes soudain animée d’allées et venues semble quelque temple étrange conviant ses fidèles au sabbat. Des guerriers enfilent des masques de fibres, bruissant de baies séchées pendues en breloque et de coquillages aux couleurs vives. Quelques uns ont des panaches de plumes éclatantes, des havaiennes méticuleusement ajustées, ornements sacrés dont la confection est un véritable mystère.

Les femmes par exemple doivent éviter de rôder alentour de la case du sorcier afin de ne pas surprendre, même par inadvertance, le secret de la fabrication de ces ornements. La sanction qui les frappe est terrible.

On me rapporte l’histoire d’une gamine qui, toute jeune encore, s’en vint rôder autour de la case des fêtes à la recherche de son père. Elle crut l’apercevoir et pénétra dans la case. Le cacique aussitôt prévenu décida l’application de la loi.

Oublieuse, l’enfant, durant de longues années, s’amusa avec ses camarades sans que jamais personne ne fasse allusion à l’incident. Cependant elle était marquée. Les