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quage en règle, d’autant plus douloureux que l’instrument employé est une pièce de bois d’un demi-mètre de longueur et de trente centimètres d’épaisseur, aux arêtes très vives. Le coupable, retrouvé, se soumet sans récrimination à ce traitement et s’il ne meurt pas des suites de la raclée, il peut et doit même, toujours suivant la loi, prendre l’instrument en main et rendre coup sur coup au mari vindicatif. S’il en est incapable, il peut déléguer un membre de sa famille pour rétribuer dans la mesure de son inclémence le mari outragé.

Certains ont une conception encore plus simpliste de la vengeance. Pour sauver l’honneur, ils exigent en compensation du viol de leur femme, la femme du coupable. Dans ce cas, les deux femmes se mettent rapidement d’accord et cet arrangement est le prélude à une amitié sincère et durable.

Les mariage ne sont pas toujours la conclusion d’idylles romanesques, mais simplement le résultat d’une entente des familles respectives. Les enfants sont estimés à leur juste valeur par leurs parents, des cadeaux sont échangés, et lorsque l’union est décidée, si la fille n’est pas encore pubère, son futur mari vient vivre avec elle sous le toit de la case de son père et travaille pour toute la famille dans la mesure de ses moyens, de manière à démontrer qu’il est capable de subvenir aux besoins de sa femme et d’assurer sa protection.

Le gendre est alors le véritable esclave du beau-père et cette situation ne cesse que lors de la cérémonie du mariage. Le couple réintègre la case construite par le mari et ne doit plus se préoccuper que de sa propre subsistance.