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Par contre, si !’Indien éprouve le désir normal ressenti par tout homme viril, il ne ressent de manière absolue aucune attirance pour les actes contre nature ou les complications amoureuses sorties de l’esprit super-raffiné des blancs de passage dans leur village.

Tout est très sain, très pur chez l’Indien. Certaines cérémonies présentent, il est vrai, un véritable caractère orgiaque, mais c’est plus par respect des traditions que par vice ou par plaisir.

C’est ainsi que le masochisme s’est découvert dans quelques tribus des adeptes fervents, à l’occasion de la cérémonie d’initiation des jeunes filles pubères. Une grande fête est organisée, à laquelle évitent de participer les étrangers de passage dans l’« aldeia ».

On danse, on boit, on se défie violemment, puis on lutte en l’honneur de la jeune fille qui, après avoir subi les hommages initiés du sorcier, doit satisfaire tous les membres de cette petite fête. Ce sont les vainqueurs des tournois singuliers livrés à coup de fouet qui ont droit les premiers à ses faveurs. Les lanières de cuir brut cinglent les dos, zèbrent les chairs, les tuméfient…

Le sang coule. Les Indiens se font face, entourés de tous leurs amis. Le plus courageux tend le fouet à l’autre et lui ordonne de le battre, s’écriant sous les coups qui pleuvent et le meurtrissent :

— Allons… allons… tu n’es qu’une femme, ton bras n’a pas de force, tes coups de fouet me semblent des caresses …

Le flagellé met son point d’honneur à ne rien laisser paraitre de sa douleur, aucun muscle de son visage ne