Page:Maufrais Aventures au Matto Grosso 1951.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une grave mésentente interdit tout projet de ce genre. C’est alors une déclaration de guerre dont l’objectif principal est le rapt de jeunes femmes. Les agresseurs cernent à l’aube le village possédant un contingent important de « filles à marier » et surveillent le départ des guerriers aux champs, à la pêche ou à la chasse. Lorsque le village est déserté de ses forces vives, et que seuls quelques vieillards demeurent avec les femmes et les enfants, les agresseurs incendient les cases après les avoir pillées, enlèvent les fillettes et se retirent en ordre, ne laissant plus que des cadavres sur le lieu de leurs exploits.

Lors de leur retour, les guerriers n’ont plus qu’une idée en tête, se défendre d’une contre-offensive possible et fuir la vengeance des survivants du village attaqué. C’est alors qu’ils déménagent leurs cases et fuient vers d’autres lieux, accompagnés des captives qui, désormais, font partie de la tribu à titre d’épouses.

Dans la forêt on rencontre souvent des villages abandonnés pour semblable motif et il n’est pas rare de croiser une longue colonne d’Indiens chargés de hottes de fibre pleines d’objets ménagers, suivie à quelque distance par une horde de femmes soumises et craintives.

Quelques tribus, en particulier les Chavantes, aiment à s’emparer de jeunes filles blanches destinées à assurer un apport de sang nouveau. Elles appartiennent à leur ravisseur et aussitôt après avoir mis au monde un enfant sont massacrées. Quant à l’enfant, il est élevé par le cacique si c’est une fille, par le sorcier si c’est un garçon. Dans les deux cas, il sera considéré comme un Indien de race pure et fera partie intégrante de la tribu. « Il », ou