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tère très spécial du fait de l’accomplissement inusité de l’acte sexuel. Celui-ci tout d’abord est public. L’Indien prend sa femme lorsqu’il la désire, ce qui ne l’empêche nullement de continuer une conversation animée avec ses amis, de manger, de boire et d’éructer, car l’éjaculation masculine nécessite un temps infiniment supérieur à la norme, puisqu’il conclut le genre d’étreinte qui est connu par les spécialistes en la matière sous le nom de « caresse hindoue ».

Celle-ci, communément usitée chez les Karajas et Javahés n’exige des participants aucune activité susceptible d’activer le spasme définitif. Quant à l’orgasme féminin, il est à peu près nul et dans ces conditions ; la vie sexuelle indienne, quoique intense, repose surtout sur le fait de la reproduction et continuité de la race, ce à quoi les Indiens tiennent d’ailleurs beaucoup, car les enfants sont considérés comme une richesse. Pour assurer à ceux-ci une constitution normale, les Indiens évitent avec un soin tout particulier la consommation de mariages consanguins. La loi indienne inflexible mais juste punit de mort de semblables alliances. Cependant, la tribu vivant en vase clos et tenant avant tout à la pureté de la race, doit, pour éviter le péril des mariages consanguine, chercher dans les tribus voisines de même sang un apport nouveau d’épouses « étalon ».

Celles-ci sont invitées à contracter mariage de gré ou de force avec les jeunes guerriers célibataires. En général, les alliances sont recherchées de part et d’autre, car elles permettent de conclure des échanges commerciaux fort intéressants pour le standing des indigènes. Parfois cependant,