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avoir perdu mon dernier argent et forl marri de l’aventure.

— Ate luego amigo…

Rafaelo est là qui me salue de son feutre avec un large sourire ; j’éperonne ma monture et en compagnie de quelques métis, laissant Manoel et Sayança retourner à Leopoldina, avec la pirogue, je cingle vers l’ouest en direction de Xavantina, sur la rive droite du Rio das Mortes, à trois jours de cheval de Barra-Cuyabana.

Trois jours de chevauchée sans histoire, le long d’une piste passable qui serpente dans une pampa sans bornes, parsemée de bouquets d’arbustes étiques.

La réception de Xavantina est chaleureusement désagréable. Il a plu toute a journée et des nuages de moucherons et de fourmis ailées se fourrent dans le nez, la bouche, les oreilles et les yeux, occasionnant des éternuements et des contorsions à n’en plus finir. Des « murissocas » énormes et bourdonnantes se mêlent à la fête et ont tôt fait de boursoufler les épidermes de cloques blanches et sensibles ; leur dard acéré traverse facilement la toile de nos chemises et de nos pantalons. C’est à ne pas y croire, ces moutstiques sont infernaux.

Je réussis cependant à trouver un répit très relatif dans la grande case fraiche et accueillante que le Docteur Roxa, chef du poste de Xavantina, m’invite à partager avec lui.

Ouf… sans m’embarrasser de formalités, je m’affale dans un hamac installé aux poutres maitresses de la cabane et avec un soupir de satisfaction me laisse aller avec un doux balancement.

Roxane doit pas avoir plus de trente ans. Il ne paraît