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CHAPITRE IV

L’ENFER DU DIAMANT


2 OCTOBRE… huit heures du matin, par temps clair avec trente degrés à l’ombre.

Manoel s’affaire aux derniers préparatifs de notre voyage chez les chercheurs de diamants et entasse les sacs de vivres, les armes et les ponchos, dans une étroite pirogue longue de sept mètres, creusée au feu, puis taillée à la hache dans un tronc de « sucupira » et que les indigènes appellent « uba ».

Une femme, Sayança, nous accompagne. Elle connaît parfaitement la région et va nous guider de rivières en rivières, jusqu’au Rio das Garcas, partout où l’homme fouille la terre et lave le sable à la recherche du charbon maudit.

Drapée dans un pagne d’étoffe légère, le visage à peine variolé, de splendides cheveux noirs descendant jusqu’aux hanches, une peau mate et chaude, des yeux légèrement bridés, d’un laconisme exaspérant, Cayança, panaché africano-sino-européen, n’est pas sans attraits. Son pagne est un poème, fort décent d’ailleurs, mais aux combinaisons multiples. Il se transforme à l’occasion en maillot de bain