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Leopoldina représentent à mes yeux le parfait dans ce genre d’erreur.

Pauvres fantoches aux plumes brisées…

Descendants de l’antique nation des Karajas, réputée, il fut un temps, la plus féroce des états du Brésil, décimés par les attaques constantes des tribus voisines, sous l’influence de certains missionnaires, par nécessité peut-être, par paresse surtout, ils abdiquèrent la vie libre de la forêt pour se mettre au service du blanc qui les soudoya. Ils n’ont vraiment rien de commun avec les tueurs chavantes ou les tribus que nous allons être appelés à visiter par la suite ; ce sont des domestiques.

Guides jamais très sûrs, artisans sans originalité, ils vivent en parasites sous la protection théorique du gouvernement qui les a groupés au nombre d’une quarantaine dans cette réserve, la seule d’ailleurs existant au Brésil. Ils ont appris très vite la valeur de l’argent, ce papier magique agréablement colorié qui leur permet d’acquérir aux comptoirs commerciaux des étoffes aux couleurs vives, du tabac, du sucre et de l’alcool. Pour en obtenir, ils ne reculent devant aucun moyen. Chapardeurs nés, ils égarent volontiers les expéditions qu’ils avaient la charge de guider ou mettent à profit l’absence des commerçants pour piller les boutiques.

Polygames, ils font travailler leurs épouses et vendent au prix fort les poteries fabriquées par celles-ci. Ils ont en partie conservé leurs traditions et vivent dans des cases de palmier aux entrées multiples, basses et étroites.

Je me casse en deux pour pénétrer dans celle du chef