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Malgré l’influence de son éducation primitive, Éléonore savait apprécier les avantages de sa résidence dans le château de son aïeul. Elle aimait la littérature et la poésie ; elle avait de l’imagination et de l’enthousiasme, et elle s’y livrait en liberté, soit qu’elle parcourût les scènes pittoresques de la nature dans les campagnes environnantes, soit qu’elle prêtât l’oreille aux récits chevaleresques des habitans du château. Les tableaux qui l’entouraient étaient bien différens de ceux dont elle avait été témoin dans son enfance. Les chambres tristes et étroites, privées de toute espèce d’ornement, les vêtemens bizarres, les visages austères, le langage menaçant, la fureur polémique de ceux qui