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sur-le-champ ; et, se mettant devant la bouche, elle s’écria : « Pas par là ! vous ne tirerez pas de ce côté ! » et, en parlant, elle tomba morte de saisissement.

Telle était la glorieuse et touchante relation que Mademoiselle Anne faisait, en montrant du doigt les divers lieux où chaque fait s’était passé, et qui tirait constamment des larmes de douleur et d’admiration des yeux de tous ceux qui l’écoutaient.

Mais elle ne se bornait pas à des récits guerriers. Parfois aussi elle peignait les fêtes de la cour et nommait les principales beautés dont les charmes inspirèrent les chants des poètes du siècle et surtout de l’aimable Waller. Souvent aux réticences qu’elle se permettait, on devinait