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tieuse, s’élevait jusqu’à l’éloquence la plus haute, quand elle racontait les faits des temps passés. Ses nièces y trouvaient alors réunis l’instruction de l’histoire et le charme de la poésie.

Mais c’était quand elle parlait des événemens dont elle avait été elle-même témoin, que ses discours devenaient attachans. Mademoiselle Anne Mortimer avait beaucoup à conter et contait bien. Elle peignait, avec les couleurs les plus vives, tous les détails de la guerre civile. Elle parlait du jour où elle était montée en croupe derrière son frère sir Roger, pour aller à la rencontre du roi à Shrewsbury, et elle répétait presque les cris qui retentirent dans cette ville fidèle, quand on vit arriver la vaisselle que l’u-