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grandeur, pour que la solitude leur causât de l’ennui ou du chagrin. Je crois les voir encore telles que je les vis une fois. Elles occupaient un appartement vaste, mais d’une forme irrégulière, boisé en chêne, richement sculpté et noir comme l’ébène. Mademoiselle Anne Mortimer était assise dans l’embrasure d’une fenêtre, dont les carreaux supérieurs offraient, richement coloriés, les armes des Mortimer et quelques hauts faits des héros de la famille. Sur ses genoux elle tenait un livre qu’elle prisait beaucoup, l’Histoire des Martyrs de Taylor. Son œil y restait attentivement fixé, et la lumière, passant à travers les vitraux peints, répandait sur ses pages un éclat d’or, d’azur et de vermillon qui lui don-