Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 6.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que vous avez caressé une passion brutale, un désir sordide, une imagination impure, chaque fois que vous avez prononcé un mot qui a fait de la peine à un de vos semblables, ou que vous avez vu couler des larmes que vous n’avez point séchées quand vous l’avez pu, vous avez été réellement et véritablement l’agent de l’ennemi du genre humain ; mais, que dis-je ? Ah ! c’est à tort que l’on donne ce titre au grand chef angélique, à l’étoile du matin tombée de sa sphère ! Quel ennemi plus invétéré l’homme a-t-il donc que lui-même ? S’il veut savoir où trouver son ennemi qu’il se frappe la poitrine, et son cœur répondra : Le voici. »

L’émotion de l’étranger, en parlant, se