Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 6.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il s’arrêta, et sur le point d’entreprendre son terrible et douteux voyage, il parut jeter un regard en arrière, vers le rivage de la vie, et reconnaître à travers les brouillards de la mémoire, une figure qui de loin lui faisait de douloureux adieux. Il se leva. « Laissez-moi, dit-il, obtenir s’il est possible, une heure de repos ; oui, du repos… du sommeil ! » ajouta-t-il, en regardant ses auditeurs étonnés, « mon existence est encore humaine ! » Un sourire moqueur erra pour la dernière fois sur ses traits. Combien de fois ce sourire n’avait-il pas glacé le sang de ses victimes ! Melmoth et Monçada quittèrent l’appartement, et l’Homme errant se penchant en arrière sur sa chaise, s’endormit