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froide. L’étranger le porta à sa bouche, en but quelques gouttes, le reposa sur la table, et dit : « Voici le dernier verre que je viderai sur la terre ; la dernière liqueur qui mouillera mes lèvres mortelles. » Il l’acheva ensuite lentement, et ajouta : « désormais ma soif est éternelle ! » Ni le jeune Melmoth, ni Monçada ne se sentirent la force de parler ; ils n’éprouvèrent aucun désir d’interrompre la profonde rêverie à laquelle il s’abandonna.

Cette rêverie dura jusqu’aux premiers rayons de l’aurore, qui se faisait jour à travers les volets fermés. Alors l’Homme errant leva ses yeux pesans, et les fixant sur Melmoth, il lui dit :