Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 6.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour s’en approcher. Ce lustre avait été remplacé par une couleur plus terne que ne l’est d’ordinaire l’œil d’un homme. En un mot, tout en lui annonçait l’être vivant ; ses yeux seuls étaient les yeux d’un mort.

Quand il fut plus près d’eux, ils se levèrent d’un mouvement spontané. L’Homme errant étendit le bras, comme pour dire qu’il ne les craignait pas, mais qu’il n’avait pas l’intention de leur faire du mal. Il prit ensuite la parole et le son étrange et grave de cette voix, la seule qui eût retenti si long-temps sur la terre : ce son fit sur leurs sens l’effet du tonnerre roulant dans le lointain.

« Mortels, » leur dit-il, « vous êtes ici pour parler de ma destinée, et des