Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 6.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cœur maternel réduit au dernier désespoir. Elle se jeta ensuite à genoux, et dans son égarement proféra tantôt des supplications, tantôt des menaces ; elle ne demandait qu’une chose ; c’était qu’on ne la séparât point de son enfant.

Les juges l’écoutèrent dans un silence inflexible. Quand elle vit qu’il était impossible de rien obtenir, elle se leva avec un air de dignité, et demanda d’une voix altérée, mais calme, qu’on lui laissât du moins son enfant jusqu’au lendemain. Elle eut assez de présence d’esprit pour appuyer sa demande sur l’observation qu’en le privant trop subitement de la nourriture à laquelle il était habitué, on pourrait mettre sa vie en danger. Les