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côté d’elle. Collé contre son sein, il en avait tiré à l’insu même de sa mère, une chétive et faible nourriture. Isidora le pressa contre son cœur, et s’écria en pleurant : « Tu es à moi ! À moi seule ! Tu n’as point de père !… Il est aux extrémités de la terre… Il m’a laissée seule… Mais que dis-je ? Je ne suis pas seule, puisque tu es avec moi ! »

On la laissa pendant plusieurs jours dans un repos parfait. On avait de bonnes raisons pour la traiter ainsi. On désirait que sa raison fût parfaitement saine au moment de son interrogatoire, dans l’espoir de tirer d’elle, au sujet de Melmoth, des renseignemens que l’on n’avait encore pu obtenir de personne.