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son, une grande sensation dans la famille. Don Francisco, qui depuis la mort de son fils, gardait un morne silence, s’écria : « Qu’on livre la femme du sorcier et leur infâme progéniture au saint tribunal de l’Inquisition ! » Dona Clara qui d’un côté plaignait sa malheureuse fille, frémissait de l’autre à l’idée d’être l’aïeule d’un jeune démon. Le père Jozé baptisa l’enfant en tremblant, et il fut obligé de se passer de parrains, car aucun des domestiques ne voulut en servir. La mère infortunée n’en chérit que plus sa fille, quand elle la vit abandonnée du monde entier.

Le bruit de cette aventure terrible et tragique ne tarda pas à se répandre, et l’on vit bientôt arriver les officiers