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périssons tous, devant vos yeux, de faim et de besoin, avant que vous scelliez votre perdition par cet horrible…

« Écoutez-moi, femme, dit Walberg en tournant sur elle des yeux presque aussi terribles et aussi brillans que ceux de Melmoth ! écoutez-moi ! mon âme est perdue ! Ceux qui meurent dans les souffrances de la faim ne connaissent pas de Dieu et n’en ont pas besoin. Si je reste ici pour mourir avec mes enfans, je serai aussi sûr de blasphémer contre l’auteur de mon être, que si je le renonçais aux horribles conditions que l’on me propose. Écoutez-moi, Inès, et ne tremblez pas. Si je vois mes enfans mourir de faim, je me livre soudain à un désespoir sans remède, et je me prive