Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 6.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

triomphe imaginaire. « Melmoth, » s’écria-t-elle, « j’ai le droit d’exiger de vous une promesse. J’ai fait pour vous les plus grands sacrifices. Jamais femme n’a donné des preuves d’une plus parfaite soumission. J’aurais pu voir les époux les plus illustres mettre à mes pieds leurs titres et leurs richesses. Dans mon heure de souffrance, les premières familles de l’Espagne se seraient pressées autour de ma porte. Mais je dois souffrir cette terrible lutte de la nature, seule, sans soutien, sans secours, sans consolation ; tandis qu’elle est terrible même pour celles dont les souffrances sont adoucies par la présence d’une mère, et qui entendent répéter les premiers cris de leur enfant