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penserait enfin par un aveu public et honorable ; mais elle n’exprimait cet espoir que par son silence et son sourire. Le moment approchait cependant à grands pas, et les inquiétudes les plus cruelles commencèrent à l’agiter sur le sort d’un enfant né dans des circonstances si mystérieuses. Quand Melmoth revint, il la trouva en pleurs.

« Hélas ! » répondit-elle, quand il lui en eut demandé le motif, « N’ai-je pas assez de raisons pour pleurer ? Et cependant ai-je répandu bien des larmes ? Il n’y a que vous seul qui puissiez en tarir la source. Je sens que l’événement qui s’approche me deviendra fatal. Je sais que je ne vivrai pas assez long-temps pour voir mon enfant. Dans cette