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l’esprit d’Isidora montrait un peu de cette indépendance à laquelle sa première existence l’avait habituée. Elle avait été maîtresse de toutes ses actions pendant dix-sept ans ; et, quoique naturellement douce et traitable, quand la médiocrité impérieuse prétendait la tyranniser, elle éprouvait un sentiment de dédain qu’elle ne pouvait exprimer que par un profond silence.

Ce secret ne pouvait cependant pas en rester toujours un. Quelques mois s’écoulèrent, et les visites de son époux donnèrent à l’esprit d’Isidora une tranquillité et une confiance habituelle. Melmoth, lui-même, changeait peu à peu sa féroce misantropie contre une espèce de tristesse pensive. Isidora voyait ce