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Quelle est cette femme, affaiblie par le chagrin, qui soutient avec peine un malade exténué, et qui semble avoir elle-même besoin de support ? C’est toujours Éléonore, donnant le bras à John. Leur route est la même ; mais les années se sont écoulées sur leur tête. La soirée est triste : le vent d’automne siffle dans les arbres ; le ruisseau roule, à côté d’eux, ses eaux troubles, les feuilles desséchées résonnent sous leurs pas.

Tout-à-coup le malade indique, par un signe, qu’il désire s’asseoir. Sa fidèle compagne le conduit vers un tronc d’arbre couché, et se place à côté de lui. Il pose sa tête sur son sein, et elle sent, avec surprise et ravissement, des pleurs