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ble à laquelle elle était en proie, elle épancha son cœur devant sa cousine.

« Il m’est impossible, » lui dit-elle, « de supporter plus long-temps cette existence ; de fouler le plancher où ses pas s’impriment, de voir tous les objets qui m’entourent réfléchir son image, sans jamais en voir la réalité ; de sentir quand je l’aperçois, qu’il est le même et que cependant il ne l’est pas ; le même à l’œil, mais un autre par le cœur. Ô Marguerite ! ce combat continuel entre le rêve de l’imagination et le triste réveil de la réalité, plonge dans mon sein un poignard qu’aucune main humaine ne peut retirer, et dont la plaie envenimée brave les efforts de la médecine ! »