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cœur de son amant, Éléonore, se contentait de ses regards. Elle se disait à elle-même : Que je le voie sourire, quand même ce ne serait pas pour moi ! Il me suffit de vivre en sa présence ; que son âme soit toute entière à une autre ; n’importe, un de ses regards peut s’égarer et tomber sur moi : je n’en demande pas davantage.

Cependant la tante puritaine d’Éléonore crut devoir faire, vers cette époque, un effort pour la retirer de ce qu’elle appelait les embûches de l’ennemi. Elle lui écrivit, non sans peine, une longue lettre pour la conjurer de revenir auprès de celle qui avait servi de guide à sa jeunesse, et dans le sein de son Dieu. Après avoir employé tous les argumens