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beaucoup d’émotion à l’entrée d’Éléonore ; mais elle sourit à ce mouvement extraordinaire et spontané.

Éléonore se retira dans l’appartement qu’elle avait autrefois occupé. Marguerite, avec une prévoyance tendre et délicate, en avait fait changer tous les meubles ; il ne s’y trouvait plus rien qui lui rappelât les temps passés, si ce n’est son propre cœur. Elle s’assit, réfléchit à l’accueil qui venait de lui être fait : plus elle y pensa, plus elle sentit l’espoir se dissiper graduellement dans son cœur. L’expression du mépris ou de la haine lui eût paru moins désolante : car elle savait que les plus fortes passions se changent souvent en leurs extrêmes opposés, tandis que la simple bien-