Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 6.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les lettres lui tombèrent des mains en les lisant. Elle n’avait jamais cessé de penser à John Sandal, quoiqu’elle fît les plus grands efforts pour n’y point penser. Son nom même lui causait une sensation si douloureuse, qu’elle ne pouvait ni l’exprimer ni la cacher.

Elle réfléchit long-temps en lisant les détails de la mort de mademoiselle Anne. Cet événement lui fit faire un retour sur elle-même ; elle envia à sa tante le port de repos dans lequel elle était heureusement arrivée. D’ailleurs, la mort de mademoiselle Anne n’avait pas été indigne de la magnanimité et de l’héroïsme de sa vie. Elle avait embrassé avec ardeur la cause de la malheureuse Éléonore, et elle avait juré