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prive de tout autre sentiment, s’étonnait comment un être si distrait, si froid, pouvait supporter son immobile existence. Sa tante se levait tous les jours à la même heure, faisait sa prière à la même heure, recevait à la même heure les pieux amis qui venaient la visiter et dont l’existence était aussi monotone et aussi apathique que la sienne. Les repas étaient réglés ; mais elle priait sans onction, mangeait sans appétit, et se mettait au lit sans avoir la moindre inclination au sommeil. Sa vie était purement machinale ; mais la machine était si bien montée qu’elle paraissait se rendre compte de ses mouvemens et en éprouver une sorte de satisfaction.

Éléonore s’efforça vainement d’imiter