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la tombe de ma mère ! Pauvre vieillard, ajouta-t-il avec un soupir ; c’était bien heureux pour lui… il aurait vécu pour pleurer et peut-être pour mourir de faim. Mais je vais vous dire quelque chose, Inès… n’en répétez rien à personne. Je m’étonnais de ce qui faisait diminuer si vite nos provisions ; je ne savais pas pourquoi ce qui était autrefois assez pour quatre suffisait à peine aujourd’hui pour un. J’ai long-temps guetté et je l’ai enfin découvert… mais c’est un grand secret… un vieux revenant visitait tous les jours la maison. Il prenait la forme d’un vieillard couvert de haillons, avec une longue barbe blanche, il se mettait à table et dévorait tout tandis que les enfans mouraient de